La quarantaine à Taïwan
Après avoir travaillé 3 ans au Japon et préparé un projet documentaire appelé 80 Jours Japon, je suis rentré en France pour en faire la promotion dans l’espoir de repartir ensuite à Tokyo pour me professionnaliser. Malheureusement, la pandémie a annulé tous mes projets et, pour la faire très courte, j’ai dû trouver un plan B. Je ne peux pas retourner au Japon aujourd’hui et même si je le pouvais, la conjoncture actuelle ne favorise pas forcément le lancement d’une nouvelle activité. Pour être honnête, je n’étais pas sûr si m’installer au Japon était la bonne décision, et 2020 m’a permis de prendre du recul et de réfléchir plus longuement sur ce que je voulais faire.
Taïwan a rouvert ses frontières fin juin et j’ai vu là une belle opportunité : découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue, être dans une ville internationale qui se développe très vite et être proche du Japon pour d’éventuels projets et partenariats. Peut-être trouverais-je ici un endroit qui me correspond et dans lequel je pourrais m’épanouir personnellement et professionnellement. Mais pour l’instant, place à un isolement de deux semaines.
LE DÉPART POUR TAIWAN
Mon voyage à Taïwan, ou en tout cas mon départ, était très incertain. Cette année 2020, marquée par la pandémie de Covid-19 a, parmi tous les dégâts qu’elle a causés, rendu les voyages très compliqués dans de très nombreux pays. J’ai bien sûr dû remplir un dossier complet afin d’obtenir mon visa vacances-travail au consulat, et le pays impose en plus aux voyageurs de fournir un test PCR négatif au personnel de la compagnie aérienne le jour du départ, dont le prélèvement doit être effectué dans les 72h. Autant dire qu’avec les événements, obtenir ses résultats en moins de 72h est très compliqué et plutôt stressant. Jusqu’à la dernière minute, malgré les réservations d’hôtel, les billets d’avion, les préparatifs avant le départ (mon voyage dure au moins un an, il y avait donc pas mal de choses à gérer avant de partir), je n’avais aucune garantie que j’allais pouvoir partir. Mais comme j’écris ces lignes depuis le nord de Taipei, je sais que je n’ai plus à m’inquiéter. Quel soulagement.
Bien sûr, le test PCR ne résout pas tout. En arrivant à Taïwan, une quatorzaine est imposée à tous les voyageurs. Les locaux peuvent bien sûr la passer chez eux, mais pour moi-même et toute autre personne dans mon cas, il faut trouver une autre alternative. Heureusement, Taïwan a géré la crise d’une main de maître et n’a rien laissé au hasard : on retrouve sur le site du gouvernement une liste d’hôtels « quarantaine », qui se sont spécialisés dans l’accueil des voyageurs débarquant sur l’île. (AirBnB est fortement déconseillé car il n’est pas légal de faire sa quarantaine via le service, même si certains sont passés à travers les mailles du filet et que certains propriétaires sont prêts à prendre le risque.) Les prix des hôtels quarantaine varient, mais on s’en sort généralement pour environ 800 euros par personne, nourriture comprise. Et comme vous l’aurez peut-être deviné, si vous venez en couple ou avec un(e) ami(e), c’est chacun sa chambre. C’est très frustrant, mais ça fait partie de l’aventure ! Quoi qu’il en soit, une fois arrivé dans votre hôtel et les deux semaines écoulées, vous pourrez partir arpenter les routes de Taïwan. Les autorités demandent aux voyageurs de garder le masque dans les lieux public la troisième semaine, afin de s’assurer qu’il n’y a aucun risque, et un dédommagement d’environ 14000 TWD, soit environ 400 euros, est théoriquement envisageable (plus d’infos là-dessus bientôt). (Ce dédommagement n’est plus d’actualité)
Mais du coup, de l’aéroport à l’hôtel jusqu’à ce fameux séjour quasi-carcéral, comment ça se passe ?
LE VOL ET L’ARRIVÉE
Le vol se passe de manière tout à fait fluide. Je suis passé par la compagnie Eva Air, et je n’ai rien à redire quant à la qualité du service. Il faut évidemment garder son masque sur le nez pendant toute la durée du trajet (12 heures quand même, c’est long) et le changer toutes les 4 heures. Le plus surprenant à bord reste l’accoutrement des hôtesses de l’air. Grande blouse blanche, masque et lunettes de chimiste, on a l’impression d’être dans un abri antiatomique qui vole. À part ça, il n’y a rien de bien surprenant même si ça reste impressionnant d’avoir sous les yeux de telles images dystopiques, comme si l’air était infecté et que chaque personne était une potentielle arme bactériologique.
Arrivée à l’aéroport international de Taipei, on est immédiatement pris en charge. À la sortie de l’avion, nous sommes placés dans une file afin que les autorités vérifient que nous avons bien rempli un formulaire sanitaire avant d’atterrir. C’est l’un des nombreux pré-requis pour avoir l’autorisation de sortir de l’aéroport et il justifie notamment de notre test PCR négatif aux yeux des autorités. Comme nous n’avions pas de carte SIM, on nous a redirigés ma chérie et moi dans une autre file où nous allions attendre pour acheter une carte SIM locale, afin que l’on puisse nous joindre au moins le temps de la quatorzaine.
Téléphone activé, on peut remplir le formulaire sanitaire de nouveau en ajoutant nos coordonnées téléphoniques. On nous dit que ça servira à l’agent qui suivra notre cas et s’occupera personnellement de nous pendant notre séjour à l’hôtel. On sort alors récupérer nos bagages, et direction le comptoir pour attendre notre taxi !
Juste après avoir récupéré nos valises et passé la porte d’entrée du hall de l’aéroport, on aperçoit une file sur le trottoir d’en face. C’est là que les gens font la queue en attendant leur taxi. On les rejoint et deux personnes s’adressent à nous : une femme me donne un papier sur lequel je dois noter mes coordonnées et celles de l’hôtel, et un homme vient nous asperger de spray désinfectant aux fortes odeurs d’alcool de la tête aux pieds ! Tout y passe : les vêtements, les sacs, les valises… et c’est tout désinfectés que nous sommes pris en charge et suivons le chauffeur dans son taxi. Tout est indiqué sur le papier que j’ai rempli juste avant. Prise de contact avec le personnel de l’hôtel, et nous voilà partis. Le tarif pour rejoindre l’hôtel est le même pour tous les gens qui vont faire leur quatorzaine, soit 1000TWD, ce qui fait environ 30 euros pour une heure de taxi. Si la course dépasse ce montant, on ne nous facture que 1000 et si elle est inférieure à 1000, on paye le prix indiqué. Cela permet aux voyageurs de ne pas s’inquiéter même si leur hôtel quarantaine est loin du centre, ce qui est rassurant.
HÔTEL ET ISOLEMENT
Arrivés à l’hôtel, nous sommes accueillis par une femme souriante dans une véritable combinaison anti-bactérienne, un peu comme les hôtesses de l’air. Elle nous explique rapidement comment les deux semaines vont se passer : on ne sort de la chambre sous aucun prétexte, on appelle tel numéro s’il y a quoi que ce soit, on prend sa température deux fois par jour (ils vendent des thermomètres si vous n’avez pas le vôtre) et on n’éteint jamais son téléphone. Effectivement, l’agent dont on a parlé un peu plus tôt doit pouvoir nous joindre n’importe quand et, apparemment, il doit nous appeler tous les matins. Tout est très clair, on récupère le paquet de nourriture qui nous est donné et il est l’heure de se séparer pour deux semaines. Je sers Amandine dans mes bras et prends la direction de ma chambre, qui se trouve au même étage mais à l’opposé de la sienne. Je rentre, pose mes affaires et souffle un grand coup : ça y est, c’est parti.
À l’heure où j’écris ces lignes, ça fait 11 jours que je suis en isolement. Voici donc ce que j’en aurai retenu :
Ma chambre est plutôt grande mais je n’ai pas de balcon, et une moustiquaire fixe m’empêche de passer la tête dehors pour prendre l’air. J’ai hâte de pouvoir sortir rien que pour sentir l’air sur mon visage. On m’a laissé beaucoup de bouteilles d’eau, il y a une bouilloire et beaucoup trop de brosses à dents à usage unique. J’ai bien sûr une climatisation et même la télé, si je veux habituer mon oreille au mandarin. C’est assez spartiate, mais ça suffit. Mon seul regret est de ne rien avoir pour faire le ménage, même pas un balai. J’utilise l’une des deux serviettes de la salle de bain pour nettoyer le sol avec de l’eau savonneuse. L’hôtel est très vieux et les fourmis ont décidé que c’était leur territoire, il faut donc être très prudent et ne pas faire tomber de miettes ou laisser de la nourriture sans attention. Je me suis réveillé avec une horde de petits soldats qui festoyaient sur ma nourriture de la veille un matin, pas deux fois ! Comme, bien sûr, personne ne peut rentrer pour faire le ménage, on se rend vite compte que passer sa vie 24/24 dans une pièce de 15 mètres carré laisse quelques marques. Quoi qu’il en soit, la chambre est spacieuse, et c’est une très bonne chose.
Tous les repas de la journée sont apportés aux mêmes heures : le petit-déjeuner à 8 heures, le déjeuner à midi et le dîner vers 17 heures. Le personnel de l’hôtel amène un sac qui contient notre repas et l’accroche à la poignée de la porte avant de sonner (sonnette assez surprenante le matin quand on dort à poings fermés). Il ne doit y avoir aucun contact entre eux et moi. Notre hôtel doit avoir un partenariat avec un restaurateur dans le coin, car c’est tous les jours la même chose : un repas avec beaucoup de riz, quelques légumes et de la viande. On a droit à un fruit en plus le soir, et le petit-déjeuner est en général salé, une petite omelette et une sorte de pain fourré soit au bœuf, soit aux légumes. Je ne peux pas parler pour les autres hôtels, mais en ce qui concerne le mien, la nourriture n’est vraiment pas top. J’en ai vite été écœuré et la grosse quantité de riz (qui n’est pas forcément de très bonne qualité) noyé dans la sauce m’a donné quelques problèmes de digestion très rapidement. Je dirais que la nourriture représente pour moi la plus grosse épreuve de cet isolement. Si c’était à refaire, je ferais en sorte d’apporter de quoi me nourrir un minimum moi-même, bien que je n’aie rien pour préparer à manger.
- Officer Lee, l’agent qui s’occupe d’Amandine et moi nous appelle tous les matins, entre 9 heures et 10 heures pour nous poser différentes questions. (l’agent « lit » qui nous réveille, c’est quand même fort !) Il nous demande si tout se passe bien, si on a des symptômes, si on a besoin de quelque chose… Il nous a rappelé les règles à suivre le premier jour et nous a donné la consigne de ne jamais éteindre notre téléphone pour qu’il puisse nous joindre quand il a besoin. Il parle très bien l’anglais et représente une présence rassurante, car ne parlant pas encore vraiment chinois, ça me permet de communiquer avec quelqu’un qui a le pouvoir de m’aider en cas de soucis. Jusque-là tout va bien, tant mieux, nos échanges sont donc brefs.
- Quand on est en confinement, je trouve qu’il est très compliqué de se remettre du décalage horaire. Le seul repère que l’on a est le soleil qui se lève et se couche, et comme on n’a aucune forme de relation sociale normale, il faut se mettre soi-même dans un rythme et s’y tenir où l’on risque de rester à l’heure française pendant 15 jours !
- Étrangement, les journées ne me paraissent pas si longues. J’ai de la lecture, un peu de travail, le wifi est très bon et j’ai accès à de nombreux films et séries… Je trouve qu’il est quand même dur de se concentrer pour bosser, tant le manque d’activité me donne envie de me laisser aller à la facilité et passer ma vie devant mon écran à regarder des vidéos plutôt que d’être productif. J’ai réussi à me ramener à la raison au tout début et en début de deuxième semaine, j’avoue avoir un peu faibli de jeudi dernier à mardi !
- En parlant de manque d’activité, il est important de s’étirer plusieurs fois par jour et de faire un peu de sport, même dix minutes. Comme on ne bouge quasiment pas, le corps a tendance à s’engourdir, surtout au niveau des jambes. Je passe du bureau au lit et du lit au bureau, donc ça ne fait pas vraiment beaucoup d’exercice physique ! Aussi, prendre soin de soi permet de ne pas trop avoir l’impression d’être enfermé. Un peu de sport, une bonne douche et un peu de temps pour soi, ça permet de démarrer sa journée du bon pied comme si on allait au travail ou rejoindre des amis, même si pour ça il va encore falloir s’armer de patience…
En conclusion
Voilà ce que j’ai à dire concernant ces deux semaines d’isolement à Taïwan. Curieusement, je suis content de vivre ça car ce n’est vraiment pas quelque chose que j’aurais cru vivre un jour. Cette année 2020 est décidément pleine de surprises, qu’elles soient bonnes ou moins bonnes. Quoi qu’il en soit, cet isolement de deux semaines n’est pas aussi terrible que je l’aurais pensé. C’est long, certes, mais les conditions restent « agréables » et il n’est pas compliqué faire preuve de rigueur en prenant un rythme. Sinon, passer son temps devant les jeux et Netflix sont de bonnes options aussi !
Quoi qu’il en soit nous arrivons bientôt au terme des 15 jours imposés par le gouvernement taïwanais, et j’ai hâte de retrouver Amandine et de faire un tour dehors, rien que pour me dégourdir les jambes et respirer à pleins poumons. Nous savions ce qui nous attendait en arrivant et c’est le prix à payer pour vivre ici, loin du climat anxiogène qui règne à la maison. Dimanche soir, je serai à nouveau un homme libre, et je pourrais dire que je l’aurai mérité !
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Jiufen, le village d’or de Taïwan
Situé à environ 1h30 de Taipei, Jiufen est un village faisant partie de la région de Ruifang, au nord de Taïwan. Il s’est développé économiquement à partir des années 1890 grâce à la découverte de mines d’or, créant une véritable « ruée vers l’or » qui s’essouffle petit à petit après la Seconde Guerre Mondiale jusqu’à la fin des activités dans les années 1970.
Peu à peu oublié, Jiufen doit son regain de popularité au cinéma, et bien que beaucoup de gens fassent référence au Voyage de Chihiro, un très célèbre film d’animation de Hayao Miyazaki, qui s’est certes grandement inspiré du village dans la création de son œuvre, c’est surtout un film hongkongo-taïwanais qui va (re)faire découvrir Jiufen au grand public : la Cité des Douleurs de Hou Hsiao-Hsien. Sorti en 1989, le film aborde explicitement une période très compliquée de l’histoire taïwanaise : la Terreur Blanche.
Après le départ des colons japonais qui ont occupé l’île de 1895 à 1945, la population de Taïwan se soulève contre le gouvernement en place — le Kuomintang, parti nationaliste chinois, en 1947 suite à un accident, le massacre 228 (228 faisant référence au début du triste mouvement, le 28 février). La terreur durera 38 ans et aura des conséquences terribles sur l’île jusqu’à la fin des hostilités, en 1987. Le film de Hsiao-Hsien va alors faire grand bruit deux ans plus tard et, comme le tournage a lieu à Jiufen, il va attirer les projecteurs sur le village.
Sur les traces de Chihiro
Nous avons passé trois nuits sur place avec Amandine pour profiter pleinement du lieu. Heureusement pour nous, car il a plu à torrents et sans arrêt les deux derniers jours ! Le côté positif dans tout ça, c’est qu’entre la météo et la pandémie du covid, nous avons eu la chance d’admirer Jiufen vidé de touristes dans une brume mystique, et c’était une expérience inoubliable.
La magie opère réellement une fois la nuit tombée. Les lanternes traditionnelles s’allument et teintent tout le paysage d’un léger rouge. Avec la pluie, les lumières se reflètent dans les flaques qui jonchent le sol des vieilles ruelles pavées. Sur Jishan Street, la rue principale, on se sent enveloppé dans une agréable atmosphère qui paraît hors du temps. Les commerçants nous font des gestes pour que l’on goûte leur thé ou leurs sucreries, de nombreuses odeurs viennent taquiner nos narines (le « tofu puant », notamment, un plaisir celui-là)… Bref, l’expérience est unique et toutes ces lumières, cette architecture… c’est un véritable voyage visuel, auditif et olfactif !
Comment se rendre à Jiufen ?
Pour accéder au village, vous pouvez prendre le train de Taipei jusqu’à la gare de Ruifang. En arrivant, vous n’aurez aucun mal à trouver un taxi car ils vous attendent de pied ferme. Un prix est fixé pour aller de la gare à la vieille rue du village : 205NTD, soit environ 6 euros pour une course d’une vingtaine de minutes. Vous avez également un bus si vous préférez, mais vu le coût du taxi et la popularité de l’endroit, le voyage en taxi se présente comme une valeur sûre. Si le cœur vous en dit vous pouvez également aller de Ruifang à Jiufen à pied : c’est une bonne heure de marche qui vous attend et il ne faut pas oublier qu’on est en montagne, ça monte ! Mais vous aurez l’opportunité de vous arrêter en cours de route pour faire un détour par le temple Jinshan, situé en contrebas.
QUE FAIRE À JIUFEN ?
Bien sûr, admirer le village et prendre des photos est une évidence. Mais la rue principale regorge de restaurants et autres boutiques de sucreries traditionnelles ! Voici quelques recommandations personnelles (cliquez sur les noms pour les découvrir !) :
Un restaurant de nouilles réputé à Jiufen, peu cher, très bon et personnel très sympathique !
Un petit café à l’ambiance agréable et décontractée pour profiter de la vue. Un peu onéreux par rapport aux prix à Taïwan.
Un fabricant de crêpes à la cacahuète râpée et coriandre avec deux boules de glace très célèbre à Jiufen. La coriandre ajoute une touche de fraîcheur surprenante !
Une maison de thé traditionnelle dans une vieille bâtisse proposant thés, plats et saké local.
Quoi qu’il en soit, je n’ai aucun doute sur le fait que vous allez trouver des restaurants à votre goût ! Il y en a tellement que nous n’avons pas pu tous les essayer, c’est pour dire. Et si vous avez le courage, il y a du tofu puant à différents endroits. Pour le trouver c’est très simple, fiez-vous à votre nez !
Où dormir à Jiufen ?
Une seule journée peut suffire à faire le tour du village. Si vous n’avez pas beaucoup de temps devant vous, essayez de privilégier une journée en semaine pour éviter la masse de touristes et restez jusque 21 heures environ, afin de bien profiter de l’ambiance nocturne du lieu. Si vous avez l’occasion de passer ne serait-ce qu’une nuit sur place, je vous le conseille ! C’est l’idéal pour flâner et ne pas se sentir pressé par le temps. Regarder constamment l’heure qu’il est lorsqu’on est pressé risque de gâcher l’immersion. Pour dormir sur place, il existe de nombreuses options, même si vous risquez de payer plus cher étant donné la popularité du lieu. Je vous conseille le « Bed & Breakfast » dans lequel nous avons séjourné, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord les propriétaires, un petit couple de grand-parents, sont adorables ! Mon chinois est encore très limité et j’ai été frustré de ne pas pouvoir réellement échanger avec eux, mais ils ont été d’une extrême bienveillance. Ensuite, pour le lieu en lui-même, on est directement chez l’habitant, dans une vieille maison taïwanaise à flanc de montagne. L’immersion est complète, et on a vraiment l’impression de faire partie du décor l’espace de quelques jours… Voici le lien vers ce fameux Lin Yuan Village.
Pour faire de jolies photos, on trouve de nombreux spots sur place bien qu’ils aient en majorité déjà été rodés par les autres chasseurs d’images (mais les souvenirs restent personnels, eux !) Par exemple, la grande maison de thé traditionnelle qui se trouve sur Shuqi Road, une ruelle verticale en escaliers qui vient croiser Jishan Street est très prisée par les touristes armés de leurs smartphones. Et on comprend aisément pourquoi quand on arrive devant. C’est envoûtant !
Comme Jiufen se situe en hauteur et à flanc de montagne, on peut également admirer la vue une fois au bout de Jishan Street. Le panorama qui apparaît sous nous yeux laisse apercevoir la baie et de nombreux villages en contrebas, quelques temples et, à perte de vue à l’horizon, la Mer de Chine. Quoi de mieux pour faire une pause café dans l’un des petits établissements (bar, cafés, restaurants…) qui offrent une place de choix pour admirer la vue en profitant d’un chaleureux moment !
Si je devais recommander Jiufen à quelqu’un, je dirais que c’est un « no brainer » (une évidence, quoi). Autant dire que je vous le conseille les yeux fermés ! Si vous êtes de passage à Taipei, prenez une journée ou deux et allez y faire un saut. Même s’il n’y a plus d’or, le village n’en est pas moins précieux. Un seul côté négatif cependant : le monde. Bien qu’on ait eu la chance de profiter du lieu avec moins de touristes qu’en temps normal, lorsque la situation va se stabiliser, il est certain que Jiufen va se faire attaquer de nouveau. Alors encore une fois, évitez le week-end et les jours de fête nationale si vous le pouvez ! Pour tout le reste, je n’ai aucun doute : que vous ayez vu le Voyage de Chihiro ou non, vous allez adorer.
Pour terminer, voici une vidéo sur notre séjour à Jiufen pour compléter cet article !
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